Souvent, on les néglige, parfois-même, on ignore leur existence quand on crée une présentation. De qui je parle ? Si vous avez lu le titre, le mystère ne doit pas être grand, je veux bien sûr évoquer les “biais cognitifs dans une présentation”.
On va voir ensemble, ce qui se cache derrière cette expression, comment ils influencent la perception de votre présentation et que faire pour limiter leur impact.
Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?
Les biais cognitifs sont des tendances systématiques à penser de manière irrationnelle. Là où l’on devrait raisonner uniquement en regardant un fait, notre passé, et notre cerveau nous jouent des tours et on interprète d’une manière non cartésienne.
Ils influent la manière dont nous traitons l’information et rendent notre réflexion et conclusions moins pertinentes.
Pour mieux comprendre les biais cognitifs, on peut prendre l’exemple d’une mauvaise traduction.
Imaginez-vous dans en train de visiter une usine pour acheter une machine dans un pays dont vous ne parlez pas la langue. Vous devez avoir les bonnes informations pour prendre la décision d’achat. Pour vous faire comprendre, vous avez pris un traducteur. Seulement, il est mauvais et ne connais pas du tout votre domaine d’activité. Pour traduire, il va faire des interprétations et transformer le message initial du directeur de l’usine. Vous allez avoir une vision biaisée de son discours et il vous sera difficile de décider avec les éléments dont vous disposerez.
Le traducteur et ses interprétations, c’est le cerveau humain et ses biais cognitifs.
Risques des biais cognitifs
Lorsque l’on présente, on souhaite faire passer un message précis. On veut que ce message soit perçu, assimilé et mémoriser de la manière dont on l’a pensé.
C’est ici que les biais cognitifs vont jouer contre nous. Ils peuvent ainsi altérer la compréhension de votre audience. Encore pire, ils peuvent influencer des décisions qui devraient être prises suite à votre présentation.
Exemples de biais cognitifs dans une présentation
Le biais d’ancrage
Le biais d’ancrage, que l’on appelle également l’effet d’ancrage, est un phénomène cognitif où l’on accorde trop d’importance à la première information (l’« ancrage ») que l’on reçoit.
Cette information initiale nous sert inconsciemment de point de référence pour toute réflexion et jugement ultérieur.
Même si cette première information est purement arbitraire, c’est trop tard, elle peut avoir un impact significatif sur la manière dont on évaluera les prochaines données qui lui seront relatives.
C’est un biais fréquemment utilisé par les vendeurs qui vous annoncent en premier un prix élevé pour ensuite vous proposer une réduction. Vous vous référez alors au premier prix indiqué comme référence, mais il n’est pas sûr que vous fassiez à la fin une bonne affaire.
Le biais de confirmation
Le biais de confirmation, lui, est aussi un phénomène cognitif, mais dans lequel la personne a tendance à rechercher, interpréter et se rappeler sélectivement les informations qui confirment ses croyances existantes.
Il tend aussi, de manière symétrique, à minimiser, voire ignorer les informations contredisant ses convictions.
Au final, ce biais peut entrainer une perception de la réalité qui est erronée. La prise de décision, quant à elle, peut n’être basée que sur les données partielles qui nous sont favorables.
Peut-on se servir des biais cognitifs pour manipuler son assistance ?
D’un point de vue technique, manipuler son public en faisant appel aux biais cognitifs est tout à fait possible. C’est même une technique (trop) souvent utilisée en vente.
Chacun est libre de faire ce qu’il souhaite, mais je déconseille de vous en servir pour manipuler. Au-delà du côté éthique, trop utiliser ces techniques vous fait courir un risque d’être mal perçu sur le long terme.
Comment limiter l’impact des biais cognitifs dans une présentation ?
Les biais cognitifs peuvent également vous desservir. Il existe cependant plusieurs manières de minimiser leurs impacts.
Tout d’abord, connaissez votre public. Cela est particulièrement utile pour le biais de confirmation. En ayant une idée de ce que pense votre audience, ses préférences et attentes, vous pourrez mieux limiter les effets de ce biais.
Basez-vous ensuite sur des faits. En privilégiant des données objectives et des faits tangibles, vous contribuerez à contrer l’effet d’ancrage.
Enfin, structurez votre présentation. Ne commencez pas par faire appel à des éléments persuasifs, commencez par les faits et précisez vos sources.
Pour conclure
Nous avons vu ici les deux biais les plus courants. Il en existe des dizaines d’autres qui peuvent avoir un impact plus ou moins important suivant le type de votre présentation.
Pour mieux vous familiariser avec les biais, je vous conseille de commencer par être attentif à vous-même. Essayez de les détecter et de voir comment ils vous affectent. Ensuite, quand vous en serez plus conscient, il vous sera plus facile de contrer leur effet ou de les utiliser.
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