Quand on parle de présentations, le nom de l’application PowerPoint vient tout de suite en tête. Créé en 1987, PowerPoint a eu jusqu’à 95% des parts de marché au point de devenir presque un nom commun.
Avec un tel succès, on peut se dire que c’est l’application parfaite pour créer ses slides ? Non et au contraire PowerPoint fonctionne d’une manière qui nuit à vos présentations.
Je parle de PowerPoint, car c’est le plus connu, mais Keynote et Google Slides ont exactement les mêmes travers.
Un morcellement par slide dès le début
Imaginez, vous devez écrire un livre de fiction. Vous prenez votre traitement de texte favori (en fait, vous devriez plutôt prendre un bon éditeur de texte, mais c’est une autre histoire).
Vous commencez à écrire et quand vous atteignez la fin d’une page, vous vous attendez à passer à la suivante. La même chose, si vous rajoutez du texte au milieu d’une page existante, l’ensemble doit automatiquement se décaler.
Vous pouvez écrire votre histoire sans avoir à vous soucier de la pagination. C’est votre histoire qui a la priorité.
Avec PowerPoint, c’est tout le contraire. Avant même de savoir ce que vous voulez dire, vous êtes déjà obligé de couper votre histoire en morceaux, les fameux slides!
Il est quasi impossible dans PowerPoint de préparer une présentation sans découper au préalable en morceaux étanches entre eux.
Cela nuit trop souvent à la qualité de l’histoire et du message que vous allez raconter.
Accent mis sur la forme, pas sur le fond
La première chose que l’on voit quand on ouvre l’application, c’est la myriade d’options de mise en forme dont on dispose. Dans un monde où l’administratif a pris le pouvoir, disposer d’une telle opportunité de créativité semble être une bouffée d’air frais.
On commence à jouer avec les polices, les alignements, les puces, les couleurs… Non seulement c’est très chronophage, mais en plus, c’est une distraction. C’est également et surtout faire les choses à l’envers.
Si vous construisez une maison, la peinture serait l’une des dernières étapes. Là vos avez à peine entamé l’ossature que vous posez déjà des morceaux de papier peint.
Non seulement cette déco sera sûrement à jeter plus tard, mais en plus, c’est au détriment du temps consacré à l’architecture globale.
L’omniprésence des listes à puces
PowerPoint est un générateur de liste à puces. Tout est fait pour que vous les utilisiez. Il y a plusieurs modèles de slides faits juste pour elles. En plus, elles sont plutôt bien gérées par l’application (types de puce, sous listes, …).
Quand un met une liste à puce sur un slide, on peut avoir l’impression d’avoir bien travaillé. En effet on a décomposé un sujet en plusieurs sous points. On se dit que l’on a réussi à structurer l’information.
Seulement, c’est la pire structuration. Il n’y a pas de lien visible entre chaque élément de la liste. On ne sait pas si ce sont des proportions, des étapes ou encore un autre concept. En plus d’être monotone et prévisible, l’attention et la mémorisation de votre audience en seront altérées.
Incite à mettre beaucoup trop de texte
TextFit
Vous savez ce que c’est? C’est la fonction qui agrandit ou réduit la taille du texte que vous tapez dans un champ texte.
Elle peut sembler très pratique. En effet, vous n’avez pas à vous soucier de trouver la taille idéale de police pour que tous vos écrits soient visibles.
Ce qui peut sembler un avantage est en fait un inconvénient. C’est comme si vous mangiez sans jamais avoir la sensation de satiété. Vous risqueriez de manger beaucoup plus que vos besoins.
Ici, c’est une autre indigestion qui nous menace, celle du trop de texte.
En rendant trop facile l’ajout de texte, vous terminez avec des slides trop chargés. Plus votre public lira vos slides et moins il vous écoutera.
Risque de distraction
Animations, transitions, PowerPoint propose plein de gadgets amusants. Ce sont autant d’éléments qui éloignent votre assistance de votre message et réduisent son attention.
On est également tenté d’en utiliser des différentes, ce qui pose alors un problème de cohérence et d’homogénéité de la présentation.
Manque d’originalité
Les mêmes templates, les mêmes layouts, un PowerPoint, cela reste un PowerPoint. Dès les premiers slides, on sait que c’en est un.
Il reste possible de se distinguer avec ces applications, mais cela nécessite un travail qui n’est pas si évident que cela.
Comment limiter la casse?
Si vous travaillez séparément votre message et histoire au préalable, vous limiterez les dégâts. Si en plus, vous ne vous occupez de la forme qu’à la fin tout en la laissant simple, alors, vous aurez un avantage certain sur la majorité des autres présentations.
Non seulement vos slides seront plus efficaces, mais vous devriez par ailleurs y passer moins de temps.
Laisser un commentaire